24h de l’INSA, 16-17 mai 2009
Article mis en ligne le 22 juillet 2009

par Patrice
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Je voulais une équipe de 6 personnes "cools", étant bien entendu qu’aucun objectif n’était fixé ni pour l’équipe ni pour chacun. Au final seuls 4 fadas ont accepté de me suivre dans cette aventure (Michel, Yann, Adrien et Etienne), Olivier dont c’est la seconde participation ayant déjà une équipe. A 6, il était prévu de faire des relais de 1h suivis de 5h de récupération. Soit un total de 4h de pédalage en 24h, ce qui est à la portée de beaucoup de monde. A 5, je n’ai pas voulu trop réduire la récupération, les relais allongés à 1h12 étant suivis de 4h48 de repos. Largement de quoi aller se faire masser, prendre, une douche, manger et dormir. Etienne est très content de pouvoir participer : comme il n’a que 14 ans alors que l’âge minimum requis est de 16, j’avais demandé à l’organisation une autorisation pour lui, obtenue sans problème puisque nous pouvions justifier de ses participations aux épreuves des UNICONs et qu’il était encadré.

Partis (Michel, Yann, Olivier, Etienne et moi-même) le vendredi 15 mai au soir, nous arrivons à Villeurbanne vers minuit. Commence alors la recherche de l’accès à la zone camping : les étudiants qui assurent le service d’ordre aux entrées du campus ne sont pas au courant et appliquent leurs consignes (rien à leur reprocher, bien au contraire), personne ne semble pouvoir prendre de décision, ... Jusqu’à ce que nous contournions le campus et trouvions deux étudiantes qui savaient et nous laissent aller nous installer. Vers 1h30, les tentes sont montées, tout le monde au lit, la journée qui arrive va être longue...

Samedi matin, après des réveils échelonnés et le petit déjeuner, nous réglons les dernières formalités (présentation des documents d’inscription, paiement, réception de la puce et des dossards, ...) et faisons un petit tour de reconnaissance sur le campus. Le parcours est presque totalement en faux plats montants ou descendants et comporte de nombreux virages, tous à 90° (6 à gauche, 2 à droite en 2400m). Juste une "côte" de 3 ou 4m de dénivellé sur quelques dizaines de mètres, rien de bien méchant, mais placée juste après un virage. Pas de réelle difficulté technique, il faudra juste rester bien concentré quand la fatigue commencera à s’accumuler.

Le départ étant prévu à 14h, nous mangeons tranquillement vers 11h (pâtes et escalope de volaille) pour accumuler encore un peu plus de glucides. Après mûre réflexion j’étais arrivé à la conclusion que le point essentiel à soigner sur cette épreuve était l’alimentation et non pas le sommeil : lorsqu’on est fatigué, on s’endort très rapidement et d’un sommeil efficace. En revanche un épuisement des réserves énergétiques (glycogène dans le foie essentiellement) est très long à compenser. Etienne et moi avons donc fait une cure de pâtes, riz et pommes de terre, accompagnées de viande blanche pour en faciliter l’assimilation, pendant la semaine précédant les 24h afin de constituer des réserves. Vous verrez plus loin le résultat de cette préparation !
13h30, tous les concurrents se présentent sur la ligne de départ pour un premier tour effectué en commun, immédiatement suivi du départ réel : le premier relayeur reste sur la piste, les autres s’écartent, et c’est parti pour 24h.

Lors de ce premier relais, tout le monde dans l’équipe part à toute vitesse, comme s’il s’agissait d’une course de 1h. Et chacun de trouver en fin de relais que les 12 dernières minutes, ajoutées pour compenser l’absence d’un sixième, sont les plus dures. Nous sommes tous sur des 36", Michel, Yann et moi avec des manivelles de 125mm, Etienne veut des 114mm, 102 pour Adrien. Je fais mon relai avant Etienne, et au vu de ma propre expérience lui impose un changement pour des 125 compte tenu de la difficulté liée aux faux plats ainsi qu’à la durée et l’intensité de l’effort. Il râlera et boudera jusqu’au début de son relais, qu’il finira en ayant mal au ventre, mal au cœur, ... : bien qu’averti de la difficulté et de la durée de l’effort, et avec des consignes strictes de modération, il est parti trop fort. Une demi-heure après la fin de son relais tout est rentré dans l’ordre et il couvrira ses relais suivants plus tranquillement (un tour de moins par relais).

Et les tours commencent à s’accumuler, chacun réduisant un peu sa vitesse pour les relais suivants. Adrien tourne le plus vite (presque 26km/h de moyenne sur son premier relai, il réduira autour de 24km/h sur les suivants, avec malgré tout une pointe à 34...), suivi par Yann et Etienne, puis moi et enfin Michel. Mais chacun fait à sa mesure et commence à prendre la mesure de l’épreuve. A tel point que les autres m’annoncent dans l’après-midi, alors qu’il reste presque 20h à courir, que la prochaine fois il faudra être 6 et non pas 5 pour tourner encore plus vite. J’avais été très clair dans ma recherche d’équipiers, aucun objectif n’était fixé pour l’équipe, juste réussir à pédaler 24h sans interruption. A chacun de fixer ses propres buts. Et là je me retrouver avec 4 coureurs motivés, qui se soutiennent, s’encouragent, essaient tous d’aller un peu plus loin que leur seul confort tout en restant prudents, et découvrent la gestion de ce type d’effort.

L’arrivée de la nuit ne change pas grand’chose à notre rythme, le bon éclairage du campus et nos petites lampes suffisant à voir les irrégularités du sol. Vers 23h30, Etienne qui dormait choisit de ne pas prendre son relais puis se ravise en réalisant qu’il ne courrait alors pas de nuit. Lors de mon relais à 4h30, j’aurai doit à l’aube, qui compense largement la difficulté de l’effort. Dans le relais suivant Michel aura droit au lever du soleil et à son apparition au dessus des bâtiments.
Dans la matinée un vent fort se lève et nous pose beaucoup de problèmes dans les virages où il nous déséquilibre, allant jusqu’à une chute sans gravité pour Etienne. Lequel couvrira le dernier relais de l’équipe à toute vitesse, en se versant une bouteille d’eau sur la tête à chaque tour pour se rafraîchir. Lui qui avait mal démarré, et que je n’aurai pas hésité à arrêter s’il ne récupérait pas suffisamment ou ne modérait pas un peu son effort, finit en bonne forme, en ayant appris beaucoup de choses.

A l’arrivée le dimanche à 14h, nous aurons la surprise d’être 3ème au scratch parmi les équipes "loisirs", avec 463km couverts en 24h à 19,2km/h de moyenne. Pour ma part, je m’étais fixé comme objectif de couvrir au moins 70km, 80 pour bien faire, j’en ferai 92. Je n’ai pas le détail de chacun, la catégorie loisirs ne nous permettant pas d’avoir le détail de tous les tours, mais la satisfaction est la même pour chacun.

J’ai l’habitude de régler mes allures à l’aide d’un cardiofréquencemètre, qui m’indique en plus une consommation calorique théorique. Au final des 24h il m’annonce 3800 Calories consommées uniquement pendant mes presque 5h de pédalage, plus le métabolisme. Doit plus de 5500 Calories consommées en moins de 36h (du samedi matin au dimanche après-midi). J’avais pris 1,5kg pendant la semaine précédant les 24h, je finirai avec -2kg que je compenserai en un peu moins de 2 semaines. Personne n’a souffert de fringale dans l’équipe, chacun mangeant des barres de céréales ou sucrées pendant ses relais et buvant beaucoup. Pas de blessure à déplorer, juste quelques écorchures sans gravité pour ceux qui sont tombés. Nous aurons tous de bonnes courbatures dans l’après-midi du dimanche, et deux petites semaines de lassitude généralisée le temps de récupérer complètement. J’aurai pour ma part dormi en tout et pour tout 3h entre le samedi matin 8h et le dimanche 17h (1h entre 11h et minuit, 2h entre 2h et 4h le matin).

Au final, nous sommes tous plus que satisfaits de notre prestation, enchantés de l’expérience et décidés à la renouveler l’an prochain, mais avec une équipe à 6 coureurs pour aller encore plus vite. Mon objectif va être de convaincre d’autres Cycl’Hops de se joindre à l’aventure afin de présenter une seconde équipe. Nous aurions alors une équipe en course pour améliorer le résultat de cette année, et une seconde sans objectif autre que couvrir tous ses relais, comme nous cette année. Des volontaires ?

Vous trouverez toutes les photos en suivant ce lien.



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